Le Panzerkampfwagen VI Königstiger, ou Sd.Kfz. 182 Panzer VI ausf B Tiger II, surnommé le Königstiger (Tigre royal), est un char d'assaut allemand de la Seconde Guerre mondiale. Produit à 50 exemplaires pour le modèle à tourelle « Porsche » et à 439 exemplaires
pour le modèle à tourelle « Henschel », ce char était pourvu d'un
important blindage ainsi que d'un puissant canon, lui donnant la
possibilité de mettre hors de combat tous les chars alliés en service
lors des deux dernières années du conflit.
Cependant, il accusait en ordre de combat une masse de 70 tonnes tout en étant équipé du même moteur que le char Panther qui lui ne pesait que 45 tonnes, son rapport poids-puissance
était donc moindre : il était lent et peu mobile, ne pouvait passer
tous les ponts, était extrêmement gourmand en carburant (600L/100km en
route et 900L/100km en tout terrain), et devait changer de chenilles
avant et après tout transport par rail.
L'étude de ce blindé commença dès le mois de mai 1941, un an avant l'entrée en production du Tigre I. Dès fin 1942, le projet dériva vers une étude plus précise : un char lourd qui puisse succéder au Tigre. En janvier 1943, Hitler, après lecture du cahier des charges, imposa pour le nouveau char un canon de 88 mm à haute vélocité, un blindage frontal de 150 mm et un blindage latéral de 80 mm. À la lumière de l'expérience du tout nouveau char moyen-lourd Panther,
il fut décidé que le blindage serait incliné et conçu de manière à ne
présenter qu'une coquille de métal d'un seul tenant par élément (châssis
et tourelle).
Comme pour le Tigre I, Henschel et Porsche
se lancèrent sur le projet. Porsche étudia deux designs, l'un avec une
tourelle centrale et l'autre, avec une tourelle très en arrière sur le
châssis (comme le char israélien Merkava à la fin des années 1970) respectivement appelé VK 45.02 A et B.
Mais, comme pour le Tigre, le concept de transmission et de châssis
était trop avancé pour les techniques de l'époque, aussi ce fut le
design d'Henschel, plus conventionnel, mais beaucoup plus moderne que le
Tigre, qui emporta le marché, notamment parce qu'il permettait de
réduire les coûts en présentant un certain nombre d'éléments utilisés
aussi sur le char Panther. 1 500 furent commandés, seulement 489 furent
construits, notamment à cause de la destruction par les bombes
américaines de l'usine Henschel de Cassel.
Au départ, les cinquante premiers exemplaires furent munis de la
tourelle Krupp mise au point pour le modèle Porsche, mais l'industriel
redessina une tourelle spécifique, acceptant plus de munitions, et
surtout corrigeant un défaut de la précédente. En effet, à l'origine, le
mantelet du canon, semblable à celui des premières tourelles de
Panther, c'est-à-dire en demi-cylindre horizontal, risquait de provoquer
la destruction du char au cas où un obus touchait de plein fouet la
partie inférieure de ce mantelet, obus qui, par ricochet, pénètrerait
ainsi les œuvres vives du char, par le toit du poste de pilotage
faiblement blindé. La nouvelle tourelle comportait un mantelet « en
groin de cochon », évitant ce problème. Mais ceci eut pour inconvénient
d'alourdir le char déjà énorme, qui passait au changement de tourelle de
68,5 à 69,8 tonnes, c'est-à-dire plus lourd qu'un char moderne de type Leclerc.
Pour déplacer une telle masse de métal, le plus puissant moteur de
char de l'époque lui-même se montrait un peu faible : le Maybach
HL 230 P30 12 cylindres de 700 chevaux, parfait pour le Panther de 43
tonnes, supportait mal les 27 tonnes supplémentaires. Pour contrecarrer
ce problème, les ingénieurs lui accouplèrent une boîte de vitesses
très complexe, avec 8 vitesses avant et 4 vitesses arrière, afin de
démultiplier les efforts et de permettre au titan de se déplacer
convenablement. Ils mirent aussi au point un différentiel de chenille
permettant au char de tourner sur place, caractéristique encore rare à
l'époque, mais très utile pour compenser la relative lenteur de la
tourelle et l'exposition du blindage avant en cas de danger repéré à
temps. Les ingénieurs mirent au point un système de train de roulement
permettant d'éviter, à l'inverse du Tigre I,
que les chenilles ne s'enrayent avec la boue, la glace et les rochers.
Ce système s'avéra cependant à l'usage plus délicat à entretenir. Pour
en terminer avec le train de roulement, comme pour le Tigre I, deux jeux
de chenilles étaient prévus : une paire de 660 mm pour le transport sur
rail, et une paire de 800 mm pour le combat. Ces chenilles larges
permettaient au char d'avoir une bonne tenue en terrain instable, comme
la boue, malgré son poids énorme, générant une pression au sol assez
faible. Ceci ne changeait en revanche pas grand-chose au fait que le
char était trop lourd pour la majorité des ponts de l'époque, ce qui
réduisait de beaucoup sa mobilité tactique.
Mais avec un ratio de seulement 10 chevaux à la tonne, le char
souffrait d'un cruel manque de mobilité, et d'une consommation énorme.
Sa vitesse plafonnait à 38 km/h sur route, et moins de 20 km/h en tout
terrain, et sa consommation de 500 litres aux 100 kilomètres ne lui
permettait qu'une faible autonomie de 120 km sur route d'autant plus
handicapante que le Reich
manquait de carburant. De plus, les efforts sur la transmission dus au
poids du mastodonte, ainsi que la fragilité de la trop complexe boîte de
vitesses, contraignirent ces chars à connaître de nombreuses pannes.
Ils nécessitaient une maintenance constante pour fonctionner
convenablement.
Il était armé d'un canon de 88
mm de 71 calibres de longueur (KwK 43 L/71, fût de 6,30 mètres),
comparé aux 88 mm 56 calibres du Tigre I (KwK 36 L/56). La portée
effective de ce canon était de dix kilomètres. Il pouvait percer le
blindage frontal d'un char T-34/85, d'un Sherman M4 A1 ou d'un Cromwell
à 3,5 km, au-delà même de la portée des canons de ces chars. L'optique
de visée du canon était elle aussi à la hauteur de ces extraordinaires
caractéristiques balistiques. À titre indicatif, le canon du Königstiger
perforait entre 132 et 153 mm de blindage incliné à 30° à 2 000 mètres de distance.
L'ensemble du char était muni d'un blindage épais et incliné :
- 110 mm de blindage en frontal de tourelle, 150 mm en frontal de superstructure, 100 mm en frontal de châssis, 80 mm sur les latéraux pour le modèle "Porsche".
- 180 mm de blindage en frontal de tourelle, 150 mm en frontal de superstructure, 100 mm en frontal de châssis, 80 mm sur les latéraux, pour le modèle "Henschel".
Seules quelques armes de l'époque pouvaient percer ce type de blindage, et seulement à très courte portée. Les Sherman Firefly, Comet, M26 Pershing, T-34/85, SU-100 et IS-2, pouvaient être de dangereux adversaires, surtout s'ils réussissaient à le contourner par les flancs ou l'arrière.
Ce char ne fut pas non plus endivisionné, à l'instar de son prédécesseur, et remplaça le Tigre I dans les schwere Panzer Abteilungen, ou bataillons de chars lourds. 150 d'entre eux furent confiés à des unités de Waffen SS, tous les autres furent affectés à la Wehrmacht. Ils arrivèrent sur le front en février 1944. Ses premiers engagements eurent lieu autour de Minsk
en mai de la même année. Leur action fut cependant restreinte, surtout
sur le front Ouest, à cause des restrictions en carburant, des problèmes
techniques, pannes, et surtout à cause de la redoutable aviation
d'attaque au sol (jabo, de l'allemand « Jagdbomber », chasseur-bombardier) des alliés. Lors de la bataille de Normandie,
certains Königstigers furent même engagés par des croiseurs. Le dernier
char de la guerre à être détruit fut aussi un Tigre Royal, saboté par
son équipage à la suite d'un problème mécanique, le 10 mai 1945, en Autriche.
Généralement, on s'accorde à dire qu'un "seul" exemplaire aurait été
identifié avec ce type de camo mais çà ne veut pas dire, pour autant,
qu'il était destiné à être "unique". Ce Tiger II ferait partie des six
derniers exemplaires livrés en mars 1945, par Henschel, et qui auraient
été attribués à la 3.Kp/s.H.Pz.Abt.510, venu chercher, elle-même, ses
chars sur le parking de l'usine Henschel à Wilhelmstal/Kassel. Le KTB
indique qu'elle les aurait pris en charge, dès le 29, et engagés le
30... d'après les documents d'usine, tout au moins, les sources que
j'ai exploitées - via les écrits de Thomas Jentz - et qui y faisaient
référence, précisent que la "remise" des véhicules se serait effectuée
le 31 mars; la différence pourrait s'expliquer par un simple retard de
transcription administrative, ce qui n'aurait rien de bien étonnant vu
la situation environnante.
A noter que, dans un bouquin, on trouve une autre photo de Tiger II avec le même schéma de camo, sauf que la swastika n'étant pas présente sur le glacis - plus quelques autres détails différents -, il est fort probable que c'était un autre véhicule.
A noter que, dans un bouquin, on trouve une autre photo de Tiger II avec le même schéma de camo, sauf que la swastika n'étant pas présente sur le glacis - plus quelques autres détails différents -, il est fort probable que c'était un autre véhicule.
Muito obrigado.
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