jeudi 4 juillet 2019

SOMUA S-35

Le SOMUA S-35

Le Somua S35 était un char moyen de la Seconde Guerre mondiale construit par Somua, considéré comme le meilleur char de combat français en 1940.
Produit à 430 exemplaires, il était rapide, remarquablement blindé, et équipé d'un canon antichar performant pour l'époque cependant, le fait était courant au début de la Seconde Guerre mondiale, il n'était pas adapté au tir d'obus anti-personnels. 







Son nom vient de la Société d'Outillage Mécanique et d'Usinage d'Artillerie de Saint-Ouen (Seine, actuellement Seine-Saint-Denis). C'est en 1935 que cette société produisit le prototype avec un tout nouveau concept nommé par l'armée française : Automitrailleuse de Combat (AMC) modèle 1935 Somua



Les ingénieurs français en firent un véhicule innovant pour son époque :
  • Ce fut le premier char français équipé d'un blindage incliné en fonte de haute qualité. Ce type de blindage gagne en épaisseur effective grâce à l'angle de la plaque et permet de faire plus facilement ricocher les obus.
  • Il était armé d’un nouveau canon de 47 mm SA35 de 32 calibres semi-automatique à haute vitesse initiale (à 30° d'incidence : perforation de 39 mm à 100 m, 33 mm à 500 m, 26 mm à 1 000 m pour une vitesse initiale de l'obus de 660 m/s).
  • Le Somua est considéré comme l'un des premiers chars modulaires. Il était composé de 4 sections reliées par boulonnage : la partie inférieure constituée de 2 sections contenait le moteur, la transmission, les commandes et portait la suspension boulonnée sur ses flancs; les deux autres sections formaient la superstructure. La section arrière recouvrait le compartiment moteur-transmission, tandis que la section avant logeait le compartiment de combat et supportait la tourelle.
  • Les chenilles agissaient indépendamment l'une de l'autre, le char pouvait donc tourner rapidement sur lui-même à l'arrêt.
  • Son moteur de 190 ch à 2000 tr/min couplé à une transmission à 5 rapports lui permettait d'atteindre plus de 30 km/h en tout terrain, surpassant ses homologues français et même le Panzer III allemand.
Toutefois certains défauts entravaient les qualités du char :
  • En raison des errements de l'époque, seul le char du chef de peloton était équipé d'une radio ER 29, d'une portée de 5 km rarement atteinte dans la mesure où une simple ligne d'arbres suffisait à bloquer la transmission, en plus d'un son de mauvaise qualité souvent inaudible. Le chef de char ne pouvait donc correspondre avec ses subordonnés qu'à l'aide de pavillons de transmission ou d'une estafette. Un ER 28 était bien à l'étude pour équiper les chars subordonnés, mais il ne put entrer en service avant le 10 mai 1940. De plus, sur les premiers modèles de S-35, la douille éjectée de la culasse pouvait taper la radio placée derrière le chef de char et ainsi la mettre hors service.
  • Le char emportait un équipage de 3 personnels, la tourelle monoplace APX, exigüe et mal conçue, rendait difficile la tache du chef de char qui faisait aussi office de chargeur et de pointeur, et ralentissait grandement la mise en œuvre de l'armement principal. Cette faiblesse était légèrement compensée par le fonctionnement semi-automatique du canon de 47 mm.
  • La visibilité était également très médiocre, problème qui touchait l'ensemble des chars français, et rendait extrêmement difficile la localisation de l'ennemi et l'observation du terrain.
  • Son entretien était compliqué, pour œuvrer sur le moteur il fallait démonter les éléments du blindage, une opération qui prenait près de 13 heures.





















B1 Bis "Vercingétorix" numéro 481 du 46eme BCC Juin 1940

Le B1 Bis 481 "Vercingétorix









 Perçu par le 46e BCC 3e compagnie à Gien le 28 avril 1940.

Equipage :
Chef de char : Sous-Lieutenant Alexandre Vadon.
Pilote : Sergent-chef Henri Hochart.
Radio : Chasseur Roger Biedelez.
Aide-pilote : Chasseur Gilbert Lafabrie.

11 mai 1940, formation de la 4e D.C.r. dans laquelle les deux bataillons de chars B sont les 46e et 47e B.C.C. constituant la 6e demi-brigade.
14 mai 1940, cantonné à Mesves-sur-Loire, le 46e B.C.C. est alerté. Embarquement par voie ferrée sur 6 trains. Départ le 15 mai de la Charité-sur-Loire, le 16 mai débarquement à Crouy, 1 km Nord-est de Soissons.
Les 1ère et 2e compagnies, sur chenilles, se rendent aux lisières Nord-est de la forêt de Samoussy





17 mai 1940, combat de Montcornet.
19 mai 1940, combat de Crécy-sur-Serre, Mortiers, Laon.
28 mai 1940, combat de la tête de pont d'Abbeville : Huppy.
29 mai 1940, combat de la tête de pont d'Abbeville : Les Croisettes.
30 mai 1940, combat de la tête de pont d'Abbeville : Bienfay, Camp de César, Mont de Caubert.
Le 30 mai le VERCINGETORIX doit avancer à l'aile gauche de l'attaque. Au dernier moment, étant sur la base de départ, il est envoyé à l'aile droite. Sur les pentes du Mont de Caubert, il tombe sur l'arrière d'un canon de 88 mm. Les servants affolés se jettent à la lisière du bois voisin. Le sous-lieutenant Vadon effectue un tir au canon sur la pièce de 88, à la mitrailleuse sur la lisière du bois, continue sa mission et rentre à Bienfay.
Le 31 mai 1940; le 46e B.C.C. est retiré. Il va stationner à Doudelainville, 18 km Sud d'Abbeville, le 1er juin à Roi-Boissy, 21 km Nord-ouest de Beauvais.
Le 3 juin 1940, les trois chars qui restent à la 3e compagnie sont versés à la 1ère compagnie, lieutenant René Bibes :









481 VERCINGETORIX, 485 MAGINOT, 443 MARECHAL DES LOGIS DUMOUTIER.
Le 5 juin le 46e B.C.C. est à Auneuil, 9 km Sud-ouest de Beauvais.
Le 7 juin 1940, constitution du Bataillon de Marche 46/47.
Le 8 juin 1940, la 1ère compagnie BIBES verse à la 2e compagnie Ghislain les trois chars qui lui restent. Elle percevra 11 chars B1 bis neufs à Montlhéry.
Le 9 juin, le VERCINGETORIX est au P.E.B. 7 à Rosny-sur-Seine en échange de moteur. Il y est avec 13 autres chars dont dix ont été remis en état de marche.
Le 10 juin au matin, le P.E.B. 7 est parti. Il reste dans le parc 28 chars légers et 4 B1 bis : VERCINGETORIX, MAGINOT, GASTON DE FOIX, MALMAISON.
Le lieutenant Pierron, chef de section à la 347e C.A.C.C. reste au P.E.B. 7 avec une équipe du parc 28 pour essayer de sauver le VERCINGETORIX : assembler les ensembles, remonter le coupleur, le ventilateur, les plaques de blindage. Les pleins sont faits en vidangeant les engins abandonnés, tous les obus possibles à mettre dans le char sont chargés, le reste est enterré. Après 11 heures d'effort, le 11 juin dans la nuit, le char prend la route.
Le 12 juin 1940, le VERCINGETORIX est à Bouglainval, le 13 à Châteaudun, le 17 il passe la Loire au pont de Mer et à 6 heures du matin, il est à Muides sur la rive Sud de la Loire, à 30 km Sud-ouest d'Orléans.
Le 18 juin 1940, vers 3 heures, le lieutenant Pierron trouve un élément cuirassé et se met à la disposition de la 4e D.C.r.
Le VERCINGETORIX va à la compagnie du 47e B.C.C., du Bataillon de Marche 46/47, alors qu'il est à Bracieux, 19 km Sud de Mer.
Le VERCINGETORIX est abandonné à Noyers-sur-cher sur la N 675 (en face de Saint-Aignant), 38 km Sud de Blois, 32 km Sud-ouest de Bracieux dans des circonstances inconnues.