En raison d’une demande croissante de canons d’assaut, le StuG IV fut
créé au départ de la combinaison d’une superstructure légèrement
modifiée d’un Sturmgeschütz III et d’un châssis de Panzerkampfwagen IV. À partir de décembre 1943, environ 1 100 exemplaires furent construits par Krupp. Comme Krupp n’était pas impliqué dans la construction des Panzerkampfwagen III, la société utilisa la coque du Panzer IV.
Afin d’adapter la caisse du Stug III au châssis du Pz IV G, il fut
nécessaire de rallonger la structure de 46 cm et de la rehausser de 8
cm. Le blindage frontal fut d’autre part porté de 50 à 80 mm, le
blindage latéral restant de 30 mm d’épaisseur. Une casemate blindée pour
le conducteur fut installée à l’avant-gauche du véhicule, et équipée
de deux épiscopes (au lieu d’une fente de vision) et d’une trappe
supérieure ; un renfort de 15 cm en béton y était parfois ajouté à
l’avant. Le masque du canon « Saukopf » (ou groin de cochon) des
nouveaux Stug III Ausf G fut retenu d’emblée. Comme ses prédécesseurs,
le Stug IV reçut des plaques « schürzen » latérales contre les charges
creuses, un enduit « zimmerit » anti-mines magnétiques, et plus tard
une mitrailleuse MG34 ou 42 sur le dessus du compartiment de combat,
derrière un volet blindé. Cette installation, obligeant le servant à
être à découvert pendant le tir, n’était pas satisfaisante ; d’autre
part, l’expérimentation d’un système de « Sturmgewehr 44 » à canon
courbe sur rotule, pour, tirer de l’intérieur, n’apporta pas de réponse
aux exigences du combat. Ainsi le projet d’une MG télécommandée, adopté
en mai 1944, permit d’équiper le Stug IV, ainsi que le Panzerjäger IV
et le Hetzer.
Dès le 26 janvier 1944, une étude était prévue pour l’installation
du canon de 75 long (L/70) du Panther sur les châssis du Stug IV et du
Jagdpanzer IV, et ce, contre l’avis de Guderian qui pensait que le canon
L/48 de 75 mm remplissait toutes les tâches nécessaires. Hitler ordonna
même en juillet 1944 que la construction du Pz IV soit interrompue pour
que les chaînes se consacrent entièrement à ces deux engins. La mise
au point de la nouvelle version du Stug IV fut cependant abandonnée au
profit du jagdpanzer IV L/70, très apprécié pour les qualités
balistiques de son armement, mais surchargeant le châssis du Pz IV.
Ainsi que pour la plupart des matériels de l’armée allemande, la
construction du Stug IV fut répartie entre plusieurs fabriques. Si
l’assemblage avait lieu à Magdebourg, le bas du châssis venait des
firmes Böhler de Kapfenberg, Krupp d’Essen, etc., la structure blindée
était fournie par la sidérurgie brandebourgeoise et le canon par Wimag à
Berlin et Skoda à Pilsen. La production débuta doucement en décembre
1943, mais s’amplifia durant l’année 1944, au cours de laquelle 1 006
unités sortirent de chaînes contre 105 de janvier à mars 1945. Les
chiffres connus permettent d’évaluer à 1 138 le nombre de Stug IV
construits sur châssis de Pz IV AusF G puis H. Le Sturmgeschütz IV
Pesait 23 t, et était servi par quatre hommes d’équipages. Son habitacle
plus vaste et sa motorisation plus puissante présentait un progrès sur
le Stug III, mais il conservait ce manque de débattement latéral du
canon qui réduisant ses capacités, particulièrement en combat offensif.
Comme son prédécesseur, il équipa les bataillons indépendants de Stug
mais aussi certains régiments de chars, où il en fut en dotation le plus
souvent dans le 3e bataillon comme matériel de transition.
Le StuG IV se fit une réputation de chasseur de chars
très efficace, particulièrement sur le front de l’Est. Il disposait
d’un équipage de quatre hommes et fut essentiellement affecté aux
divisions d’infanterie.
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